Sous la pression du Digital Markets Act, Apple modifie les règles de son App Store pour se conformer aux exigences européennes. Mais la firme dénonce un cadre flou et prévoit de faire appel.
Quelques mois après avoir écopé d’une amende de 500 millions d’euros infligée par la Commission européenne, Apple a revu ses règles d’utilisation de l’App Store. La sanction portait sur des pratiques jugées anticoncurrentielles, notamment l’interdiction faite aux développeurs d’informer les utilisateurs sur des moyens de paiement alternatifs ou des offres disponibles en dehors de la plateforme.
La firme de Cupertino a donc annoncé une série de changements destinés à se mettre en conformité avec le Digital Markets Act (DMA). Toutefois, elle estime que ces ajustements sont complexes à mettre en œuvre et comportent des risques en matière de sécurité, de confidentialité et d’expérience utilisateur.
Des concessions à contrecœur
Dans une note publiée sur son site développeur, Apple détaille les modifications mises en œuvre pour se conformer à la législation européenne. Ces évolutions touchent à la fois à la gestion des liens externes dans les applications, à la structure tarifaire appliquée aux éditeurs et à l’autonomie offerte dans la conception des interfaces. Côté utilisateurs, l’un des changements les plus notables concerne les avertissements liés aux liens sortants. Jusqu’à présent, un message de mise en garde apparaissait systématiquement lors du clic sur un lien externe.
Désormais, cette alerte ne s’affichera qu’une seule fois, sauf si l’utilisateur choisit de la réactiver. Une concession qui, selon l’entreprise, affaiblit les garde-fous en matière de sécurité et de confidentialité. Les développeurs, eux, ont désormais la possibilité d’insérer plusieurs URL dans leurs applications, rediriger vers des boutiques tierces ou des offres promotionnelles, et concevoir librement les interfaces de redirection.
Une grille tarifaire révisée au 1er janvier 2026
Dans ce contexte d’évolution des usages, la firme de Cupertino revoit également son modèle économique dans l’UE désormais structuré en trois volets. Le premier concerne l’introduction de frais d’acquisition initial, une commission de 2 % appliquée sur les ventes réalisées auprès de nouveaux utilisateurs durant six mois après le téléchargement de l’application. Ce prélèvement ne s’applique ni aux utilisateurs existants, ni aux développeurs membres du programme PME d’Apple, qui en sont exemptés. Vient ensuite la mise en place de deux niveaux de frais de services App Store, à choisir selon les besoins des éditeurs. Le premier, fixé à 5 %, couvre des services essentiels comme la sécurité, la gestion et la distribution des applications. Le second, plus complet, est facturé 13 % (ou 10 % pour les PME) et ouvre l’accès à l’ensemble des prestations d’Apple, incluant la promotion, les recommandations, les mises à jour automatiques et les téléchargements sur plusieurs appareils.
Enfin, l’entreprise instaure des frais de technologie de base, variables selon le plan tarifaire choisi. Les développeurs ayant opté pour les conditions alternatives devront s’acquitter de 0,50 € par installation annuelle au-delà d’un million. Ceux qui conservent les conditions standards devront reverser une commission de 5 % sur les ventes réalisées via des moyens de paiement alternatifs promus dans l’application. Cette structure tarifaire s’appliquera à tous les développeurs opérant en Europe à partir du 1er janvier 2026.
Apple dénonce une régulation instable
Malgré les ajustements annoncés, Apple ne cautionne pas les changements qu’il a dû mettre en œuvre sous la contrainte. L’entreprise, qui dispose d’un délai jusqu’au 7 juillet pour faire appel, a d’ores et déjà indiqué qu’elle saisira cette opportunité. Elle considère ces règles comme trop contraignantes et mal conçues, estimant qu’elles peuvent nuire à la sécurité et à la confidentialité des utilisateurs, dégrader leur expérience et freiner l’innovation. Par ailleurs, la firme déplore un manque de transparence dans ses échanges avec les autorités européennes, qu’elle accuse d’avoir modifié les règles en cours de route, rejeté des propositions pourtant conformes au Digital Markets Act, et infligé des sanctions sans justification claire.
Du côté des critiques, les opposants à Apple restent également sévères. Tim Sweeney, PDG d’Epic Games et fervent adversaire des pratiques commerciales d’Apple, qualifie ces règles « d’illégales » et les considère comme une « parodie de la concurrence loyale ».
Portée étendue, connexions renforcées et intégration du passeport numérique de produit, l’adoption de la version 15 de la norme NFC par Apple améliore l’expérience utilisateur en simplifiant les paiements avec Pay et en développant des usages complémentaires.
Le paiement sans contact est désormais ancré dans notre quotidien. Que ce soit avec Apple Pay ou d’autres services similaires, cette technologie repose sur la norme NFC (Near Field Communication). Le NFC forum, dont Apple est membre, œuvre en permanence à l’amélioration de ce standard. En juillet 2024, l’organisme a notamment présenté le concept « NFC Multi-Purpose Tap », qui permet, par exemple, de payer tout en cumulant des points de fidélité en une seule opération. Plus récemment, le NFC forum a dévoilé la version 15 du protocole NFC, axée sur l’amélioration de l’expérience utilisateur lors des transactions sans contact. Cette mise à jour facilitera grandement les paiements sans contact, comme le service Pay, ainsi que la gestion durable des stocks. Destinée dans un premier temps aux membres du NFC forum parmi lesquels Apple, Google, Huawei et Sony, le déploiement auprès du grand public est prévu pour cet automne, avec la sortie des prochains iPhone.
Jusqu’à présent, la portée effective du NFC restait limitée 5 mm à environ, ce qui pouvait entraîner des difficultés de connexion, notamment lors du passage en caisse. La mise à jour étend cette portée à près de 2 cm, rendant les interactions plus tolérantes à l’alignement des appareils. La stabilité des connexions est également renforcée, tout comme la vitesse de transmission.
Extension des capacités NFC
La norme introduit également des fonctions destinées à élargir les cas d’usage. Elles devraient également améliorer l’expérience utilisateur dans d’autres domaines, comme l’utilisation de l’iPhone comme clé de voiture ou la gestion des titres de transport dématérialisés via Apple Wallet, facilitant ainsi l’ouverture de portes ou l’accès aux transports en commun. Cette mise à jour intervient alors qu’Apple prépare une prise en charge élargie du NFC avec iOS 16, notamment pour les identifiants numériques et les paiements en magasin. Bien que le NFC forum n’ait pas spécifiquement communiqué sur ces évolutions, la dernière version prend en charge des transactions plus complexes. Cela devrait offrir la possibilité, par exemple, d’utiliser simultanément une carte de fidélité et Apple Pay en un seul geste. Le forum qualifie ces scénarios de « cas d’usage multifonctions à activation unique », où une seule interaction NFC déclenche plusieurs fonctions.
Cette dernière apporte aussi au NFC la prise en charge du Digital Product Passport. Cette spécification permet d’associer à un produit une étiquette NFC contenant des informations liées à sa composition, son origine, son impact environnemental ou encore ses possibilités de réemploi et de recyclage. Le NDPP répond à une obligation issue du règlement européen sur l’écoconception des produits durables (ESPR), qui impose aux fabricants de fournir des données sur le cycle de vie de leurs produits. L’objectif est de renforcer la traçabilité, la transparence et l’écoresponsabilité au sein des filières industrielles.
Des garanties en matière de confidentialité
L’intégration de données produit détaillées soulève des questions en matière de respect de la vie privée. Le NFC forum rappelle que les échanges via NFC nécessitent une action volontaire de l’utilisateur ainsi qu’une proximité physique immédiate. Le NDPP est présenté comme un simple conteneur de données, dont le contenu n’est ni accessible à distance, ni transmis automatiquement. Selon Mike McCamon, directeur exécutif du forum, ces garanties techniques et fonctionnelles permettent de limiter les risques de traçage ou de profilage à des fins commerciales. Les usages ciblés concernent principalement la gestion logistique, le suivi des produits ou la valorisation des équipements en fin de vie.
La vie privée de millions d’utilisateurs à l’échelle mondiale est mise en péril, car le gouvernement britannique demande à Apple de mettre en place une porte dérobée pour accéder aux sauvegardes chiffrées d’ iCloud.
Dans sa sagesse limitée, le gouvernement britannique, profondément impopulaire, a décidé de briser la confidentialité pour le monde entier, en imposant à Apple un ordre top secret qui exige un accès illimité aux données personnelles chiffrées de ses clients. Selon le Washington Post, la firme de Cupertino est invité à créer une « porte dérobée » pour permettre cette surveillance. Il s’agit d’une exigence draconienne, dangereuse et irresponsable, qui menace la vie…
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